« Le plus connu est naturellement Cuba, mais l’exemple le plus important a été donné il y a 15 ans par l’Argentine. La rupture du lien Peso / Dollar a relativement peu affecté ceux qui avaient un patrimoine, qui ont su le protéger, alors que les travailleurs non bancarisés ont vu leur pouvoir d’achat chuter de moitié. »
Absolument… Néanmoins, pour permettre à chacun de développer ses propres réflexions, voire, sa propre analyse: on peut raffiner ce diagnostic en commençant à ajouter une strate.
En fait, avant la rupture entre Peso et Dollar, la monnaie argentine était partie prenant d’un accord de « Currency Board » avec le Dollar américain: en clair elle était arrimée à la tenue du Dollar mais à distance ( plus par le jeu des marchés financiers dont on sait à quel point toutes leurs réactions ne dépend pas que de la pure rationalité mais aussi de phénomènes de diffusion des nouvelles, contagions, parfois krachs, booms, etc. … ]. La différence avec la Grèce est nette: la Grèce est dans l’euro; l’intégration promise peut et doit être pensée comme intégration sectorielle, sociale, sociétale, et non comme un effet miroir: on parle de capilarité réelle entre marchés et non d’un élastique qui se tend et se détend… Par contre, si la Grèce était sortie de l’euro, c’est alors seulement que son cas aurait pu être comparé strictement à celui de l’Argentine. Néanmoins, ce n’est ici que ma propre analyse.
Cependant, je crois qu’elle compte, car cela montre une fois de plus la durée du phénomène d’intégration souhaitable ( même s’il est loin de se dérouler à la perfection ).
Il me semble la première source théorique très importante après 1970 ( il y avait aussi des contributions très importantes à la fin du XIX S et de 1890 à 1940 mais portant sur des supports de diffusion des nouvelles très différents pas d’internet ni ordinateur ) serait « la monnaie entre violence et confiance » d’AGLIETTA & ORLEAN où il est dit que la monnaie est le lieu du dénouement souvent brutal et inattendu de promesses faites sur les marchés financiers: dans certains cas la négociation est favorable aux débiteurs et dans d’autres cas aux créanciers et on a alors soit des crises d’inflation soit des crises de déflation. Ce livre ( 1982 … ] montre aussi l’exemple de l’hyperinflation allemande en 1923 … Et une conclusion serait que la monnaie pourrait plus servir à l’intégration qu’aux spéculations ( si elle est correctement gérée ) car il faut intégrer de nombreuses structures , prévoir un grand nombre de jeux et figures , avant d’avoir une base sérieuse de discussion du sujet.
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Par conséquent ma propre conclusion ici serait davantage qu’en effet on peut se poser la question d’une continuité qu’elle qu’elle soit… Mais on peut aussi en forger beaucoup d’hypothèses différentes de ce principe de continuité … !!!
Par exemple, si la rigueur allemande nous irritait, on pourrait toujours faire la remarque: la RFA a créé sa Constitution en 1948, puis sa monnaie le DM l’année d’après; au contraire l’UE a créé l’euro entre 1999(pour les banques) et 2002(pour les particuliers ; en résumant extrêmement) puis a voulu se doter d’une Constitution et a adopté de facto un Traité Constitutionnel … peut-être qu’en analysant les bornes institutionnelles de la continuité recherchée d’un côté et de l’effet de résistance de l’autre côté … on pourrait mieux anticiper les « crises de réalisation » futures des promesses !!! …
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Par : Jourdon
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